mercredi 21 mars 2018

A quand les crocodiles ?

Rien de particulier à dire, juste un sorte de "mémo" pour me rappeler que les jeux vidéos occupent une place prédominante dans ma vie.Que cette place pourrait être comblée par la littérature, la musique et le sexe car comme l'eut dit Montherlant après une brève incursion dans le monde des illustrateurs : "Tout ce qui n'est pas littérature et plaisir n'est que perte de temps".
Que dire du vidéoludisme, la quintessence de la perte de temps. Non seulement il y passe plus vite, mais l'expérance de vie également s'y raccourcit, assis des heures durant dans une position inconfortable, une inanité presque totale - qui apparemment favoriserait les attaques cardio-vasculaires - et si absorbé qu'on en arrive à renier ses besoins naturels.

Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui m'y plait tant. Ou peut-être que rien ne me plait et que les jeux vidéos sont la seule chose acceptable que j'ai trouvée, je ne sais pas.

Ce que j'aimerai comprendre est la nature de mon ressenti lorsque j'essaie d'écrire ou de faire de la musique.
Ce sentiment très désagréable, cette gêne, cet agacement permanent. Ce sentiment que quoi qu'il se passe je n'arriverai pas à terminer. Même en supposant que je m'acharne à finir, mon produit sera nul, amateur et ne sera vu par les autres que comme tel.
Ce qui est important n'est pas la destination mais le voyage, donc à quoi bon se déplacer si le voyage est désagréable. En supposant que j'arrive à devenir productif, ayant bravé tous mes démons, commencerai-je enfin à prendre du plaisir ?

J'ai de plus en plus le sentiment que toutes ces frustrations sont d'ordre sexuel, et que la cause en est un événement qui se serait déroulé lors de mon enfance.
La preuve est que j'avais beaucoup moins de mal à créer lorsque j'étais en couple (n'ai-je pas intégré les wood mc's juste après avoir perdu ma virginité ?)
N'étais-je pas, à cette époque, obnubilé par l'enfance et n'avais-je pas des "flashbacks" de celle-ci ?

Note du 09/06/2018 : Il y a quelques jours, j'ai entrepris d'écrire l'histoire d'un jeune homme qui apprend qu'il a été violé quand il était enfant. Cette histoire est en réalité une relecture de ma propre enfance, vue par l'oeil le plus sombre et pessimiste du monde, une extrapolation morbide. En faisant des recherches sur la condition psychologique des enfants victimes d'abus sexuels, j'ai noté quelques similitudes avec ma propre histoire (cf. les crises d'angoisses au moment du premier acte sexuel).

Me recherches d'alors ne m'ont pas vraiment aidé à savoir si j'ai réellement été victime d'attouchements, dans la mesure ou les traumas sont différents chez chacun et que leur origine peut également avoir d'autres sources.

Mes parents ne m'ont jamais démontré leur affection, mes grands-parents m'ont négligé au point de ne pas venir me voir à ma naissance alors qu'ils habitaient à 400 mètres de la clinique, couplé au fait que j'ai failli mourir à la naissance. J'ai également souffert de la méchanceté et la stupidité de mes institutrices.
Il est fort probable que mon manque de confiance en moi provienne de ces facteurs-ci
Disons que les raisons sont plausibles et paraissent suffisantes (en réalité non, elles paraissent insuffisantes, il parait peu croyable qu'avec mon tempérament je n'ai réussi à enfumer la tanière des ces démons-ci)
Cela dit j'ai le sentiment qu'il y a autre chose, quelque chose d'intimement lié à mon corps et au développement de ma sexualité qui a été bafoué, quelque chose d'enfoui et dont malgré mes efforts je n'arrive à me souvenir.

Quelque chose s'est passé là-bas, rue de chasseurs, dans l'un de ces HLM, quelque chose d'humiliant, dans une pièce sombre et en plein après-midi, orchestré par des adultes.
Une chose que je n'aurais pas du voir peut-être. Une chose qui a affecté mon estomac. Une chose liée à la digestion. Une chose qui m'aurait procuré du plaisir et de la douleur en même temps. Quelque chose qui aurait fait naître en moi un sentiment terrible de culpabilité.





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