mercredi 24 janvier 2018

Terre cuite.

Des cubes, des blocs, des macaques écorchés qui te sautent au visage et le dévore, un correcteur orthographique dans une langue étrangère, des dents qui tombent et la découverte de morceaux de métal enfouis dans ta gencive, Dana Scully, un sexe qui te rencontre à Montauk et change de couleur en fonction de son humeur, un énumération interminable, des embryons de chanson, de romans, de révolutions internes chevrotantes, d'embryons disséminés.

Une bouche putride. Une bouche qui te maintient plaqué au sol. Des crabes.
Tant d'idées et si peu d'énergie pour les réaliser.
Un dehors sale, gris et bruyant. Un dehors de rat de laboratoire, indéfiniment temporaire, poussiéreux et hagard.
L'évanouissement des chimères.

mercredi 17 janvier 2018

Madame l'herboriste.

Au commencement, le calme plat, l'inertie totale. Un grand bassin, parfaitement cylindrique, contenant des centaines de litres d'un liquide parfaitement homogène et tout aussi parfaitement transclucide. Un équilibre parfait, semblant immuable. Une promesse faite, agenouillé en signe de déférence, sur le champ des possibles.

Une confiance aveugle, une plénitude totale.

Soudain, un mélopée de petites bulles, à l'apparence innofensive et sans coordonnées d'apparition, se dirigent irrémédiablement vers la surface en un voluptueux tourbillon.
Soudain l'urgence, le feu, la faim, la soif, le froid et la trahison. Soudain les yeux qui collent, la nausée, les acides qui remontent du bien lotti estomac dans l'oesophage et le le brûle, les brûlures à leur tour brûlées par d'autres acides et l'infection de ces infimes lésions, sans cesse assaillies par ces humeurs.
Un supplice. Un corps supplicié par un malheureux concours de circonstance, le syllogisme de l'inconfort dont les trois brigands ont le bras long des connexions avec les hauts-placés, des connexions avec les caractéstiques fondamentales de l'être humain, rien qu'ça, madame l'herboriste !

La nécessité de se nourrir rendue inconfortable
Le désir d'avoir des relations sexuelles réprimé, interdit par une gêne constante
Les dents, leur émail poli par les reflux finit par disparaître.
Les dents si affaiblies qu'elles finissent pulvérisées, commes des pastilles Vichy.
Les relations sociales envenimées par cette gêne constante qui pousse à s'isoler.
Fuir toute relation physique, n'aimer plus la vie, n'aimer plus que ses substituts.
Toutes cette putain de vie et toutes ces putains de ramifications laissent littéralement un goût amer dans la bouche.

A terme, une vie sans grandes oeuvres, probablement tronquée d'une vingtaine d'années.
Des pulsions suicidaires.

Un hédoniste déprivé des plaisirs simples de la vie.

Alors j'ai décidé de prendre le taureau par les cojones.

vendredi 5 janvier 2018

Mondanisme

Je déplore feue ma répartie. Amuser la galerie, maitriser l'art du silence dans l'unique but d'émettre l'ânerie la plus adéquate. Jadis les idées fusaient à une telle vitesse, s'associaient  si promptement dans mon esprit qu'elles arrivaient à me surprendre et m'amuser autant, (voir plus car j'avais la satisfacton supplémentaire d'en être à l'origine) que mon public.
En effet, quoi de plus agréable pour quelqu'un dont la confiance en soi est invisible à l'oeil nu que de sentir le regard amusé et intrigué d'une personne du sexe convoité sur sa bouche, le mouvement de ses lèvres.

Comme j'aime à le rappeler à chaque fois que me prend l'hérésie d'écrire quelques mots sans suite, "l'esprit est un jardin qu'il faut cultiver" (l'une des trois citations que je connaisse).
Le mien est actuellement un champ, par endroits arides et par d'autres marécageux. Un champ dont certaines parcelles ont servi de décharge et sur lequel l'oeuvre terrestre, baptisée par l'homme "bio-dégradation", n'a pas encore pris effet et ne le prendra probablement pas de mon vivant.

La mer morte

Quand on y pense, la vie grouille même dans la mer morte. N'est-ce pas un magnifique message d'espoir ?