lundi 1 août 2016

Insectes

Le plus effrayant est lorsque les insectes s'en mêlent. Pas les jolis insectes bariolés qui volettent au-dessus de nos têtes, mais ceux qui rampent dans les caves et les garages, ceux qui grouillent sous les rochers. La littérature ne m'aide que peu, la terreur est sous-jacente et quoi qu'en disent les autres, je suis victime d'une injustice. Pourquoi vois-je des enfants déchiquetés lorsque je ferme les yeux ?Pourquoi les rares instants de joie et de bien-être sont-ils gâchés par un imagerie morbide et purulente ?
Ils tentent de me faire croire que la vie est régie par des algorithmes, qu'elle est déterministe, que pour telle action se produira telle réaction mais ce ne sont que des conneries et si demain je décide enfin de me bouger, à terme, je ne verrai rien d'autre que les mêmes cadavres poisseux joncher le sol de mes rêves. J'aurais des sous oui, mais cela n'arrêtera en rien l'inéluctable et lorsqu'ils me disent que tout ira mieux, tout n'ira pas mieux, nous crèverons à cause d'une décision prise par un sociopathe en costume, beaux et dignes mais nos orbites paisiblement dévorées par une colonie de vers. J'ai envie de mourir, soudainement, abruptement, mes chairs exposées à la poussière. la peur terrible. Une horde de petites araignées cheminant sur mes organes et s'immisçant à l'intérieur de ma carcasse. Un couteau dans la gorge. Une pulvérisation. Est-il vraiment rassurant de voir que tout le monde souffre ? La souffrance n'unit pas les gens. A la moindre éventualité de mieux, les rats quittent le navire et se repaissent du foutre de leur tortionnaire.