mercredi 17 janvier 2018

Madame l'herboriste.

Au commencement, le calme plat, l'inertie totale. Un grand bassin, parfaitement cylindrique, contenant des centaines de litres d'un liquide parfaitement homogène et tout aussi parfaitement transclucide. Un équilibre parfait, semblant immuable. Une promesse faite, agenouillé en signe de déférence, sur le champ des possibles.

Une confiance aveugle, une plénitude totale.

Soudain, un mélopée de petites bulles, à l'apparence innofensive et sans coordonnées d'apparition, se dirigent irrémédiablement vers la surface en un voluptueux tourbillon.
Soudain l'urgence, le feu, la faim, la soif, le froid et la trahison. Soudain les yeux qui collent, la nausée, les acides qui remontent du bien lotti estomac dans l'oesophage et le le brûle, les brûlures à leur tour brûlées par d'autres acides et l'infection de ces infimes lésions, sans cesse assaillies par ces humeurs.
Un supplice. Un corps supplicié par un malheureux concours de circonstance, le syllogisme de l'inconfort dont les trois brigands ont le bras long des connexions avec les hauts-placés, des connexions avec les caractéstiques fondamentales de l'être humain, rien qu'ça, madame l'herboriste !

La nécessité de se nourrir rendue inconfortable
Le désir d'avoir des relations sexuelles réprimé, interdit par une gêne constante
Les dents, leur émail poli par les reflux finit par disparaître.
Les dents si affaiblies qu'elles finissent pulvérisées, commes des pastilles Vichy.
Les relations sociales envenimées par cette gêne constante qui pousse à s'isoler.
Fuir toute relation physique, n'aimer plus la vie, n'aimer plus que ses substituts.
Toutes cette putain de vie et toutes ces putains de ramifications laissent littéralement un goût amer dans la bouche.

A terme, une vie sans grandes oeuvres, probablement tronquée d'une vingtaine d'années.
Des pulsions suicidaires.

Un hédoniste déprivé des plaisirs simples de la vie.

Alors j'ai décidé de prendre le taureau par les cojones.

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