jeudi 23 juin 2016

23/06/2016

L'été immortel.

Exceptionnellement, j'exposais ma vision désabusée et onirique du monde à un public d'inconnus (néanmoins jugés comme dignes), attablé dans l'un de ces rares bar dans lequel je me sentais en confiance et alors que chacun était suffisamment éméché, sans être parfaitement soûl.
En général taciturne - voire mystérieux - je jouais sur l'effet de surprise en me livrant avec une une spontanéité feinte, alors même que j'avais tout prévu quelques heures auparavant, à l'instant où j'avais décidé de mettre le processus en marche.
J'avais passé la soirée à agir en mystérieux, plein d'esprit, avenant mais parlant en énigmes et en références obscures. Sourires timides, actions imprévisibles. L'indépendance comme étendard, afin de donner cet image d'électron libre. Rester perplexe quand on ma parle d'une chose à la mode "désolé, j'ai pas la télé...". A l'écoute et intéressé par les autres.
J'aimais à donner une image parfaitement chiadée de ma personne, celle d'un personnage vaporeux mais concis, entier de par son polymorphisme, sensuel mais prude, ascète mais avide.
J'usais du plus beau de mes vocabulaires et de la plus subtile de mes gestuelles.

J'aimais à laisser croire que toutes ces choses que je ne vis pas, je le fais par choix ou manque d'intérêt et non par appréhension.
Le tout était de laisser croire que je ne subis pas la vie mais que je l'ai modelée à mon goût.

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