samedi 9 juin 2018

Là où qu'y a d'la peur y'a du plaisir.

Va dire ça à un enfant avec un revolver sur la tempe et à qui on dit "soit tu violes ta mère soit je te bute".
Mais loin de moi ces problèmes là, car comme l'eut dit un jour un gros con, " je vais pas m'excuser d'être né du bon côté de la barrière".

Aujourd'hui j'adresse ma frustration, la convoitise.
Je regardais cette vidéo d'un concert de Christian Scott (100 % recommandé à moi-même, si un jour je deviens amnésique et par quelque hasard retombe sur ces lignes) et il joue avec cette flûtiste qui s'appelle Samora Pinderhughes et qui est magnifique. Elle est belle, tout est beau en elle. Tout, alors j'épargne la longue description.
Je ne suis pas obsédé par elle, comme un adolescent.
Je ne passe pas heures et heures à regarder toutes les vidéos dans lesquelles elle apparaît. Je n'ai pas de dossier avec des photos d'elles. Je ne sais ni d'où elle vient ni où elle va. Je suis assez lucide quant à cette fascination. Samora Pinderhughes est une jeune américaine, elle a grandi dans une famille de musiciens, probablement (son frère est le pianiste du groupe) elle a ses démons elle aussi, elle a probablement du lutter contre le manque de confiance en elle. Elle fait son truc, sans trop y réfléchir mais en y insufflant de la passion.

J'aimerais juste comprendre ce sentiment qui me prend à l'estomac lorsque je la vois.
Cette jalousie et cette frustration. Cette envie d'avoir une vie comparable à l'idée que je me fais de la sienne. De la musique, de l'indolence, de la souffrance au service de la création.

Cette frustration de ne pas avoir grandi dans une famille de musiciens ou même de mélomanes, couplée à cette idéalisation surannée du musicien. J'ai l'impression que je ne serai jamais un "vrai musicien", que je suis illégitime. Que je ne tiendrai pas la pression, que je ferai des "pains" en concert ou tout simplement que je serai incapable d'insuffler de la magie et que tout ne sera qu'un enchaînement pénible de notes.

Plus j'y réfléchis (et c'est probablement là mon erreur, de réfléchir au lieu d'agir). Plus je me rends compte que la musique m'intimide. Je n'arrive pas à répondre à cette question.
Aimerais-je vraiment être musicien ?
Pour le moment, faire de la musique me fait peur, à un tel point qu'il est désagréable d'en faire.
J'ai l'impression d'être incapable de produire quoi que ce soit de musical. Quoi que ce soit qui me plaise.
SI je m'obstine à pratiquer, arriverai-je un jour à outrepasser ce sentiment désagréable qui fait se contracter toute ma personne dès que je commence à faire de la guitare ?
Ce débat est inepte.
La musique à quelque chose de plus physique, organique et sensoriel que la littérature- bien que d'autre pourraient dire le contraire et n'auraient pas tort - et c'est celà qui m'effraie le plus, probablement.
La sensualité de la musique.  La scène qui te met à nu.

Peut-être que finalement j'aime la musique et c'est tout.
Peut-être que que mon amour pour la musique et mon désir d'être reconnu, ainsi qu'une fascination pour les "sex, drugs and rock'n'roll" me laissent croire, à tort, que j'aimerais être musicien.

Argh, tout est encore plus flou qu'avant.





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